LA FIN - Version roman :)
Pour commencer, un message à toutes les personnes qui ont acheté des produits, commenté ou partagé des publications, parlé de nous à vos amis, vos proches. Offert les produits en cadeau. Nous ont écris en dm pour dire à quel point vous aimiez une odeur ou un produit.
À tous les contacts et les amis entrepreneurs avec qui j'ai eu la chance d'échanger et de tisser des liens. Avec qui j'ai fait des collaborations, etc.
Bref, à toutes les personnes qui ont gravité autour de Lune et de La Confizz : un énorme giga merci!!! Vous avez une place spéciale dans mon p'tit cœur.
Quand j'ai commencé à faire des bombes de bain en 2018, c'était pour calmer mon anxiété et mes crises de panique. Au départ je n'avais pas de projet d'entreprise. Mais Lune d'avoine est arrivée, comme un bébé non planifié. Et je l'ai aidée à grandir.
Aujourd'hui, je dois prendre une pause, pour ces mêmes raisons qui ont vu naître Lune.
Même si mon anxiété ne se manifeste plus de la même façon qu'en 2018 (je n'ai plus de crises de panique, fiou!), elle a repris de l'ampleur.
Elle est maintenant accompagnée de sa grande chum : dépression.
Fatigue extrême (je peux dormir la moitié de la journée et faire mes nuits complètes comme si de rien n'était), ingestion de sucre en quantité démesurée, démotivation, pensées intrusives, brouillard mental, anxiété sociale et j'en passe.
La crise économique, les feux de forêt, la hausse vertigineuse des comportements haineux, les changements climatiques, bref toutes ces choses m'affectent et me donnent l'impression d'être un Lilliput écrasé par une botte de géant...
En ce moment, je n'ai plus de jus créatif ni de plaisir. Le coût de l'épicerie et l'augmentation indécente de notre loyer (résidentiel, pas mon local de prod!) occupent tout mon espace mental.
Le coût des matières premières augmente sans cesse, donc le profit fond à vue d'œil. Il y a une limite à ce que je peux charger pour une bombe de bain...
Un exemple éloquent : la poche de 25kg d'acide citrique était 54$ en 2018. Aujourd'hui, 191$.
Comme toujours, je trouve important de partager les hauts comme les bas. Ça peut contribuer à faire connaître les conditions difficiles de l'entrepreneuriat en contexte de crise économique.
On doit normaliser le fait de dire qu'on se sent dépassée par les évènements. De dire qu'on a atteint nos propres limites. Qu'on a besoin de remplir son propre verre avant d'en verser aux autres.
La passion est toujours là. Je suis toujours autant obsédée par les fragrances. Mais la vérité est que mon entreprise, (qui autrefois employait 6 personnes à temps plein avec un chiffre d'affaires dans les six chiffres avancés), ne me permet plus de payer mes comptes, mon épicerie, mon loyer.
C'est la réalité dans laquelle on vit en ce moment. Énormément de petites entreprises québécoises en arrachent.
Je sais que je pourrais aller chercher plus de revenus si par exemple, j'étais plus active sur Tik Tok. Ou si je faisais du démarchage pour rentrer dans plus de boutiques, etc. Mais il me manque d'énergie pour le faire. #burnout
Et d'argent pour acheter mes matières premières. #cashflow
C'est un cercle vicieux, parce que plus j'essaie de persévérer à travers l'épuisement, plus je me vide de mon énergie.
Et plus je me vide, moins j'alimente mes réseaux sociaux.
Moins je les alimente, moins mon contenu est vu. Moins il est vu, moins je fais de ventes.
Moins je vends, plus je me décourage. Plus je me décourage, plus je gaspille de la bonne énergie, plus je me fatigue. Alouette!
Je suis triste, mais je comprends et j'accepte cette nouvelle réalité. Et je suis quand même extrêmement fière du chemin parcouru.
Je retourne sur le marché du travail, c'est donc mon dernier mois dans mon local de prod.
JE NE PARS PAS BIEN LOIN!
Je n'abandonne pas l'idée de la création de bombes de bain. J'aimerais recommencer à en faire, dans un futur proche, sous forme de micro productions durant mes temps libres. Comme un petit revenu d'appoint, que je réinvestirais dans l'achat de matières premières, pour financer ma dépendance. Dans le fond, exactement comme j'ai commencé en 2018. Pour me changer les idées dans un projet créatif. Et si j'ai des acheteurs, tant mieux. Si non, oh well tant pis!
Je pense que ça pourrait être un bel équilibre. Je pourrais même recommencer à utiliser mes beaux moules vu que ce serait une production à micro échelle, donc qui ne m'occasionnerait pas de blessures dû au travail répétitif intense. Ça me semble être un win-win. Je suis SUUU-PER excitée à cette idée! Pouvoir recommencer à créer pour le plaisir. Woot woot wooten woot!
Si vous n'êtes pas déjà abonnées à l'infolettre, c'est le moment de le faire, pour rester à l'affût d'un éventuel retour! Et des bombes vraiment hot. Poupidou!
À bientôt!
Sandra